Bilan pour l'année 2020 et perspectives pour 2021
Les principaux indices boursiers sont restés stables en ce dernier mois de l’année, voire légèrement positifs pour certains, évoluant toujours principalement au gré de l’amélioration et de la dégradation du contexte sanitaire.
- La pandémie de Covid-19 a bien entendu été le principal catalyseur des marchés cette année. Elle a entraîné des mouvements d’une ampleur historique aussi bien à la baisse (-12,28% pour le CAC40 le 12 mars) qu’à la hausse (+7,57% pour le même indice le 9 novembre après l’annonce de l’efficacité du vaccin de Pfizer / BioNTech).
- L’année 2020 a également été marquée par une forte sur-performance des marchés américains, et notamment du Nasdaq (+43,64%), portés par les valeurs technologiques.
- La bonne résistance des marchés s’explique principalement par les mesures de soutien annoncées par les gouvernements et par les banques centrales, d’une ampleur elles aussi, historique.
- Enfin, d’un point de vue politique, les principaux sujets d’inquiétude ont été écartés au quatrième trimestre, à savoir le Brexit (signature d’un accord) et le scrutin présidentiel américain (élection de Joe Biden).
Pour ce début d’année 2021 et l’évolution des marchés dans les prochains mois, nous retenons les éléments suivants :
- À court-terme, l’évolution de la pandémie, et notamment du « variant anglais » du virus, devrait rester le principal catalyseur des marchés. La durée de cette période d’incertitude au niveau sanitaire dépendra par ailleurs principalement de la rapidité et de l’efficacité du processus de vaccination entamé à l’échelle mondiale.
- À moyen-terme, nous pouvons craindre que la confiance chute et que la « mise sous perfusion » de l’économie, grâce aux mesures de soutien budgétaire et à l’action des banques centrales, ne soit plus suffisante pour éviter une nouvelle récession (augmentation du nombre de défauts des entreprises, baisse de la croissance des bénéfices).
- En toile de fond, l’élection de Joe Biden devrait permettre un apaisement des tensions au niveau diplomatique, mais la « guerre » entamée entre la Chine et les États-Unis, dont l’enjeu principal est l’hégémonie technologique, devrait persister. Par ailleurs, les résultats de l’élection sénatoriale dans l’État de Géorgie seront déterminants dans la mesure où ils décideront de la couleur du Sénat et donc la marge de manœuvre dont disposera le Président élu pour gouverner (notamment sur la fiscalité et la régulation du secteur technologique).
- Enfin, l’année 2020 nous a rappelé qu’un facteur exogène inattendu (sanitaire, politique, géopolitique) n’était pas à exclure.
Nous identifions des catalyseurs à la hausse comme à la baisse : une amélioration des conditions sanitaires pourrait permettre une levée (progressive) des restrictions et un rallye haussier sur les marchés (en particulier une poursuite du rebond cyclique entamé début novembre).
Au contraire, le niveau élevé des marchés laisse peu de marge de manœuvre en cas de « mauvaise nouvelle ».
Nous pensons donc qu’il est pertinent de conserver une exposition aux marchés actions au sein des portefeuilles tout en conservant une poche de liquidités à réinvestir en cas de nouvelle correction en 2021.
Focus sur le Brexit
Le scénario final, celui d’un accord, a tout d’abord été particulièrement long à se dessiner (quatre ans et demi environ entre les résultats du référendum et la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union Européenne). Il était aussi celui le plus favorable pour les marchés (le scénario défavorable ayant été le « no-deal »). Ce dénouement est donc une bonne nouvelle, mais n’a néanmoins pas entraîné de réaction particulière des investisseurs dans la mesure où il était largement anticipé. Globalement, les marchés se sont surtout montrés inquiets lors de la publication des résultats du référendum en juin 2016 (-11% pour le CAC40 lors des deux séances qui l’ont suivie). Depuis, les nombreux rebondissements, aussi bien législatifs que politiques n’avaient pas entraîné de mouvements importants.
Maintenant le scénario du « no-deal » écarté, la mise en place pratique du Brexit ne devrait pas être un catalyseur majeur pour les marchés dans la mesure où la signature d’un accord ne devrait pas entraîner, d’après les prévisions, d’impact significatif sur le niveau de l’activité économique de l’Union Européenne.