Les principaux indices boursiers européens et américains ont poursuivi leur progression en avril (+3,30 % pour le CAC40 / +5,24 % pour le S&P500), portés par les prémices d’une forte reprise économique et par les publications des résultats des entreprises au premier trimestre supérieures aux attentes.
La situation sanitaire reste préoccupante dans les pays émergents (particulièrement en Inde) tandis qu’elle tend à se normaliser dans la plupart des pays développés.
Conséquence de cela, le rebond de l’activité économique est déjà bien visible aux États-Unis comme l’atteste le niveau de croissance du PIB au premier trimestre (6,4 % en rythme annualisé). Cela se traduit également dans les prévisions de bénéfices des entreprises, attendues en hausse de 30 % en 2021, après une baisse de 12 % en 2020.
En Europe, le premier trimestre aura été moins prolifique, mais nous devrions observer le même phénomène de reprise qu’aux États-Unis dès le deuxième trimestre.
D’un point de vue politique, Joe Biden a annoncé un nouveau plan de relance pour un montant de 1 800 milliards de dollars (« American Families Plan » en faveur principalement des secteurs de l’éducation, de la santé et plus généralement de l’aide aux plus démunis) qui vient s’additionner au plan de relance de 2 300 milliards de dollars qui concernent plus spécifiquement le financement de nouvelles infrastructures.
Il souhaite financer ces dépenses colossales en augmentant les recettes fiscales et notamment le niveau de l’impôt sur les sociétés. Les impacts sur les bénéfices des entreprises devraient néanmoins rester mesurés (environ 2 % d’après les estimations) dans la mesure où le taux d’impôt sur les sociétés est actuellement très bas aux États-Unis et que sa hausse devrait être progressive. Cela ne devrait donc pas être, selon nous, un sujet d’inquiétude majeur pour les marchés dans les prochains mois.
Dans ce contexte, les marchés continuent de progresser, y compris en Europe malgré de nouvelles mesures de restriction et de confinement entreprises en ce début d’année. Compte-tenu des niveaux de valorisation actuels, que nous pouvons considérer comme « élevés » (sans que cela soit le seul indicateur à prendre en compte), nous pouvons penser que les marchés se projettent à moyen/long-terme et ont déjà intégré tout ou partie du rebond économique évoqué précédemment. Ils pourraient continuer à être portés dans les prochaines semaines par les publications des résultats, qui sont jusqu’à présent excellentes et supérieures aux attentes.
À moyen-terme, nous pensons toutefois qu’ils pourraient subir de plein fouet le durcissement des politiques menées par les principales banques centrales. Le président de la Fed s’est encore montré rassurant lors de leur dernière réunion, indiquant que la hausse de l’inflation n’était pas un sujet d’inquiétude à ce jour et qu’il convenait d’attendre des impacts durables sur le marché du travail avant d’envisager un changement de politique. Une hausse des taux est donc plus probable à partir du troisième ou du quatrième trimestre.
Comme évoqué lors de nos derniers points, il convient, selon nous, d’être extrêmement discriminants en cas d’investissement sur les marchés actions à l’heure actuelle. La rotation sectorielle en faveur des valeurs cycliques pourrait se poursuivre ce qui fait de ces valeurs, aux niveaux de valorisation plus raisonnables, celles à privilégier. Des prises de profit / matérialisation de plus-values latentes pourraient également être pertinentes dans le courant du deuxième trimestre afin d’anticiper la mise en place de politiques monétaires moins favorables dans les mois à venir et de se repositionner ultérieurement dans de meilleures conditions.