Le vent d’euphorie auquel nous avons assisté sur les marchés depuis plusieurs mois semble être révolu, comme en témoigne la correction des principaux indices en ce début d’année (-2,15 % pour le CAC40, -9 % pour le Nasdaq). Ce regain de volatilité s’explique principalement par les craintes de politiques monétaires plus restrictives dès 2022 et par des risques géopolitiques.
Les banques centrales et les gouvernements ont désormais le recul suffisant pour penser que la vague de contaminations engendrée par le variant « Omicron » n’aura que peu d’impact sur le niveau de l’activité économique. Cela a donc eu tendance à rassurer les marchés, pour qui le risque sanitaire n’est plus, à ce stade, le sujet central.
Les inquiétudes se concentrent davantage sur les politiques monétaires menées par les banques centrales.
En effet, dans un contexte de forte reprise accompagnant la réouverture des économies (+6,9 % de croissance en rythme annualisé au 4ᵉ trimestre 2021 aux États-Unis, +5 % de croissance en moyenne pour les pays de la zone Euro en 2021), il semblerait que l’inflation soit plus structurelle et moins conjoncturelle qu’anticipé jusqu’alors.
Les derniers chiffres publiés montrent en effet une inflation d’environ +7 % aux États-Unis et d’environ +5 % en Europe. Cela devrait donc se traduire par des politiques monétaires moins accommodantes de la part des banquiers centraux dans les prochains mois :
Aux États-Unis, la Fed a profité de sa dernière réunion pour durcir le ton, prévenir que la normalisation serait plus rapide et se ferait moins en douceur qu’en 2015, ce qui a, en grande partie, alimenté la baisse des marchés en janvier. Elle devrait ainsi procéder à une première hausse de taux en mars (entre 25 et 30 points de base), qui serait donc la première d’une longue série puisque le consensus anticipe une hausse de 125 points de base d’ici à la fin d’année 2022. En parallèle, la Fed devrait entamer une réduction de son bilan à partir de l’été prochain.
La BCE a laissé pour l’heure ses instruments inchangés, mais a prévenu, par la voix de Christine Lagarde, qu’elle n’excluait plus de procéder à une hausse de taux en 2022. Elle devrait dans un premier temps mettre fin à son programme de rachats d’actifs liés à la pandémie (PEPP) en mars et entamer une réduction de son bilan à l’instar de la Fed.
Par ailleurs, si le risque d’une intervention militaire russe en Ukraine se matérialisait, cela pourrait naturellement impacter les marchés financiers, qui plus est sur les niveaux de valorisation que nous connaissons après la forte hausse de ces derniers mois. Comme tout risque exogène, qui ne s’explique pas par des facteurs financiers, il est délicat d’en prédire l’ampleur et les répercussions (hormis les conséquences directes sur les prix des matières premières et de l’énergie en particulier).
Notre biais prudent et notre conviction selon laquelle il pourrait y avoir davantage de volatilité sur les marchés dans les prochains mois sont plus que jamais d’actualité. La correction intervenue jusqu’à présent n’est néanmoins pas encore suffisante à nos yeux pour envisager une réexposition des portefeuilles. Nous restons notamment très attentifs au risque d’une intervention russe en Ukraine et sur les conséquences qu’elle pourrait avoir. Dans cette attente, nous privilégions, pour la part des portefeuilles investie en actions, des fonds exposés principalement à des valeurs cycliques européennes.