Flash Marchés financiers – Juillet 2022

La poursuite des tensions inflationnistes et le risque d’une entrée en récession de l’économie mondiale
ont continué à pénaliser les marchés en juin.
Les principaux indices se sont ainsi contractés d’environ 8,50 % le mois passé, affichant désormais des pertes comprises entre – 15 % et – 30 % depuis le début de l’année (environ – 17 % pour le CAC40 et – 29 % pour le Nasdaq).

Le contexte de forte inflation, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, contraint les banques centrales à enclencher un cycle de resserrement monétaire brutal. Elles ont en effet pris l’engagement de stopper la spirale inflationniste, quitte à ce que cela nuise à la croissance économique. Dans le détail :

  • Aux États-Unis : Après la publication des chiffres d’inflation du mois de mai (8,60 %), Jerome Powell a annoncé une augmentation des taux de la Fed de 0,75 %, ce qui constitue la plus forte hausse depuis 1994 et ramène les taux dans une fourchette comprise entre 1,50 % et 1,75 %. Il est probable que l’opération soit renouvelée dans les mêmes proportions en juillet.
    Dans ce contexte, le président de la banque centrale américaine a évoqué le risque de récession à l’occasion d’une audition devant le Congrès. L’indicateur avancé du niveau de l’activité manufacturière a d’ores et déjà atteint, le mois dernier, son niveau le plus bas depuis juin 2020.
    Les premières estimations de l’évolution du PIB au deuxième trimestre seront naturellement suivies de près.

  • En Europe : L’inflation « core » de la zone euro a surpris à la baisse (3,70 % après 3,80 % en mai). Ce fléchissement ne signifie néanmoins par pour autant que le « pic » d’inflation est dépassé. La BCE est confrontée au même « dilemme » que la Fed. Elle devrait entamer son cycle de hausse de taux en juillet (0,25 %) puis le poursuivre en septembre (0,50 %). L’Europe devra aussi s’adapter en cas d’arrêt des exportations de gaz russe vers l’Europe qui pourrait pénaliser les marges des entreprises européennes.

  • En Chine : La Chine évolue à contrecourant des économies occidentales grâce à la levée des restrictions sanitaires et au plan de relance entrepris par le gouvernement chinois. L’activité reprend mais les risques plus structurels persistent (éclatement de la bulle immobilière, endettement excessif, interventionnisme du gouvernement, risque d’un conflit avec Taiwan).

Les marchés actions évoluent au gré des nouvelles évoquées ci-avant : ainsi les marchés chinois reprennent environ 15 % depuis fin avril tandis que les marchés américains et européens perdent environ 10 % sur la même période.
Tous les secteurs sont pénalisés, à l’exception des valeurs énergétiques. Les actions du secteur des services publics ainsi que le secteur des infrastructures résistent mieux également.

Le marché des obligations souveraines a évolué de façon instable ces dernières semaines, manœuvrant entre durcissement des politiques monétaires et risque de récession.
Après avoir atteint des sommets mi-juin (taux de 3,50 % jamais égalé depuis plus de 10 ans), le taux 10 ans américain est repassé, début juillet, à 2,90 % environ. Cette baisse est la conséquence de l’aversion au risque des investisseurs qui se sont reportés sur les obligations d’État.

 

Les prochaines publications de résultats des entreprises seront, d’après nous, importantes pour déterminer la façon dont évolueront les marchés à court et à moyen-terme. Une contraction des marges pourrait entraîner des ajustements sur le niveau des valorisations. Cela nous incite naturellement à la prudence.
Si ce scénario devait se concrétiser, et en cas de nouvelle baisse significative (environ 10 % ?), des points d’entrée plus favorables pourraient se présenter.

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