Flash Marchés financiers – Juin 2022

Le niveau des principaux indices boursiers est resté stable entre début et fin mai. La tendance a néanmoins été baissière jusqu’au 20 mai puis haussière en fin de mois, les marchés réagissant positivement à la diminution des tensions sur les taux longs outre-Atlantique et à la levée de certaines restrictions en Chine.
Cela doit-il être perçu comme un simple rebond technique ou comme une tendance plus durable ?

Le sujet de l’inflation reste au centre des préoccupations, comme depuis de nombreux mois. Les derniers chiffres publiés montrent des évolutions différentes de chaque côté de l’Atlantique :

  • Aux États-Unis, certains pensent que le ralentissement observé (4,9 % en avril après 5,2 % en mars pour l’inflation « core ») pourrait signifier qu’un « pic » a été atteint. Cela est conforté par les anticipations d’inflation à 2 ans qui ont elles aussi tendance à diminuer. Il reste néanmoins difficile d’être affirmatif sur ce point, surtout compte-tenu de l’inflation salariale observée.

  • En Europe, la tendance haussière se poursuit avec un nouveau record atteint en mai (+ 8,1 % sur un an après + 7,4 % en avril). L’inflation sous-jacente (hors énergie) reste naturellement plus modérée (+ 4,4 % après 3,9 % en avril). Contrairement aux États-Unis, la « contagion » aux salaires est moins évidente. Ces derniers ont certes accéléré au premier trimestre mais restent inférieurs à la hausse des prix observée par ailleurs.

Malgré le caractère structurel de l’inflation, il est certain que la guerre en Ukraine et les mesures prises pour contrer le Covid en Chine accentuent cette tendance.

En parallèle, les craintes d’un ralentissement de l’activité économique au niveau mondial restent très présentes. Cela ne se traduit toutefois pas dans les derniers chiffres publiés jusqu’à présent :

  • Les indicateurs avancés du niveau de l’activité en Europe et, dans une moindre mesure aux États-Unis, restent bien orientés malgré le ralentissement constaté en Chine.

  • Les derniers chiffres publiés sur le niveau de la consommation aux États-Unis sont également positifs (+ 3,1 % au premier trimestre).

    Les économistes regroupés lors du forum économique de Davos n’envisagent globalement pas une récession à court-terme mais plutôt à moyen-terme (d’ici fin 2023).

Les principales banques centrales, et la Fed en premier lieu, ont réagi depuis plusieurs mois, en annonçant un durcissement de leurs politiques monétaires pour contrer les pressions inflationnistes :

  • La Fed a ainsi procédé à deux premières hausses de taux en mars et en mai (respectivement + 0,25 % et + 0,50 %). Elle devrait prendre le même type de décision lors de ses prochaines réunions (+ 0,50 % en juin et en juillet ?). Elle doit néanmoins manœuvrer au gré des incertitudes sur la croissance économique. Pour cette raison, certains anticipent un durcissement moins rapide qu’envisagé initialement.
  • La BCE, de son côté, devrait procéder à une première hausse de taux en juillet (0,25 %), suivie d’une seconde en septembre dans les mêmes proportions.
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Nous croyons davantage à des rebonds techniques ponctuels (sur le modèle de celui observé ces derniers jours) qu’à une tendance haussière durable compte-tenu des craintes économiques couplées au contexte géopolitique que nous connaissons. Par ailleurs, une révision baissière des bénéfices des entreprises serait une conséquence logique à attendre. Dans ce contexte, les valeurs défensives et le segment « value » résistent mieux. Au contraire, les valeurs de croissance sont logiquement pénalisées, notamment par la hausse des taux.

Repères financiers

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