Flash Marchés financiers – Avril 2024

L’anticipation de politiques monétaires accommodantes avait généré une certaine euphorie sur les marchés depuis la fin d’année 2023. La réalité des données économiques, notamment celles qui concernent l’inflation, laisse présager une baisse des taux de façon plus tardive et progressive. Nous constatons, pour ces raisons, une correction sur les principaux indices depuis le point haut atteint fin mars (-2 % pour le CAC40 et -4 % pour le Nasdaq).

La principale « nouvelle » économique a donc concerné la publication des derniers chiffres d’inflation aux États-Unis, supérieurs aux attentes pour la troisième fois consécutive, et qui restent éloignés de l’objectif de +2 % fixé par la Fed (IPC à +3,50 % en mars et IPC « core » à +3,80 %). Aussi, le marché de l’emploi reste tendu et la croissance est attendue aux alentours de +2,50 % pour le 1er trimestre de l’année. Cela confirme la résilience de l’économie américaine malgré la politique monétaire restrictive menée ces derniers mois et l’épuisement de l’épargne excédentaire accumulée pendant la période du Covid.

Jerome Powell a donc annoncé, assez logiquement, que la première baisse des taux, qui était anticipée pour le mois de juin, serait différée. Le consensus table désormais sur une action de la Fed à partir de la rentrée prochaine. Cela pourrait correspondre à une baisse des taux comprise entre 50 points de base et 75 points de base d’ici à la fin de l’année.

De façon générale, les indicateurs avancés du niveau de l’activité sont revenus en territoire positif partout dans le monde, y compris en Chine qui était pourtant en proie à un sérieux ralentissement de son économie ces derniers mois (croissance de +5,30 % au 1er trimestre, d’après les derniers chiffres communiqués).

En Europe, la BCE reste moins contrainte que ne peut l’être la Fed compte tenu d’un niveau d’inflation plus bas (+2,40 % en mars). Elle surveille toutefois le risque inflationniste porté par les matières premières et pourrait, dans ce contexte, ne pas baisser ses taux dès le mois de juin. Les anticipations font état d’une baisse comprise entre 75 points de base et 100 points de base en 2024.

Le principal risque identifié à ce stade serait celui d’un choc exogène qui viendrait entretenir et relancer les tensions inflationnistes. Nous pouvons naturellement penser à un éventuel embrasement du conflit entre l’Iran et Israël et aux conséquences d’un conflit militaire ouvert sur le prix des matières premières (hypothèse, par exemple, d’un blocage du détroit d’Ormuz). Si un tel risque venait à se matérialiser, cela pourrait influencer les prochaines décisions des principales banques centrales.

A un degré moindre, les élections américaines se profilent également dans quelques mois et amènent avec elles leur lot d’incertitudes.

Les récentes tensions de ces dernières semaines sur les marchés ont concerné aussi bien les actions que les actifs obligataires. Malgré une hausse importante de la volatilité (le VIX ayant atteint mi-avril son niveau le plus haut depuis la fin du mois d’octobre), la correction reste néanmoins jusqu’à présent limitée.

Les premiers résultats trimestriels qui ont été publiés restent bien orientés et les fondamentaux de certaines thématiques, telles que l’intelligence artificielle, sont solides.

Ainsi, en l’absence d’un choc exogène, les marchés pourraient reprendre leur marche en avant.

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