Flash Marchés financiers – Septembre 2022

Après un fort rebond (excessif ?) entre début juillet et mi-août (environ +11 % pour le CAC40 sur cette période), nous avons assisté à un regain de pessimisme sur les marchés à la suite de la mise au point de la Fed et de la BCE sur leurs intentions dans les prochains mois. Les principaux indices ont ainsi corrigé d’environ 7 % depuis le 15 août.

Le sujet de l’inflation est plus que jamais au centre des préoccupations, les derniers chiffres publiés restant en effet positionnés sur des niveaux très élevés :

  • En zone euro : 9,10 % (5,50 % pour l’inflation sous-jacente qui exclut les éléments les plus volatils) ;

  • Aux États-Unis : 8,50 % (5,90 % pour l’inflation sous-jacente).

La réunion de Jackson Hole a été l’occasion d’en apprendre davantage sur la réaction à venir des banques centrales dans ce contexte. Jerome Powell a ainsi indiqué que la priorité serait donnée à la lutte contre l’inflation au détriment de la croissance. Aussi, l’hypothèse d’une baisse des taux dans les prochains mois, y compris dans un contexte de récession, a été écartée tant que l’inflation ne serait pas jugulée.

La BCE a également durci le ton, ce qui laisse présager une poursuite du resserrement monétaire mais certainement plus forte et rapide qu’envisagé jusqu’alors.

A la lecture de ces nouveaux éléments, les investisseurs anticipent désormais une hausse des taux directeurs de 0,75 %, en septembre, aussi bien en zone euro qu’aux États-Unis.
Pour « canaliser » l’inflation, le chemin à parcourir semble toutefois encore long, les taux directeurs s’établissant dans une fourchette comprise entre 2,25 % et 2,50 % pour la Fed et à 0,50 % pour la BCE.

Quoi qu’il en soit, la Fed dispose « d’une marge de manœuvre » plus confortable que celle de la BCE compte-tenu des dynamiques économiques observées à l’heure actuelle. L’activité se porte en effet mieux aux États-Unis, moins impactés par les conséquences de la guerre en Ukraine. L’une des conséquences a été le passage de la parité euro / dollar sous le seuil de 1 ces derniers jours.

Toutefois,

  • Certains indicateurs laissent entrevoir le début d’un ralentissement aux USA également. La baisse de l’activité immobilière pourrait notamment impacter la demande des consommateurs à court-terme ;

  • Les indicateurs avancés sur le niveau de l’activité s’établissent sous le niveau de 50, aussi bien aux USA qu’en zone euro, signe d’une contraction.

La Chine inquiète également avec un contexte sanitaire qui s’enlise et la décision d’un nouveau confinement impactant plus de 20 millions de personnes.

L’action des banques centrales va naturellement déterminer la tendance sur les marchés dans les prochains mois. Parviendront-elles à maîtriser l’inflation sans faire plonger l’économie mondiale dans une récession durable et d’envergure ?
Devant ce constat, nous conservons notre biais prudent sur les actions. Le rebond observé cet été est difficilement explicable selon nous. Il devrait être suivi d’une phase de correction plus conséquente avec le ralentissement économique et l’impact qu’il devrait engendrer sur les marges et les bénéfices des entreprises. Nous pouvons penser que les secteurs qui devraient le mieux résister dans ce contexte sont ceux qui sont les moins sensibles au cycle économique (services publics, biens de consommation de base, santé).

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